Une origine gallo-romaine. A l’occasion de plusieurs campagnes de fouilles archéologiques, des vestiges gallo-romains ont été mis au jour autour de la chapelle Saint-Jean et au bourg de Bussière-Boffy. Le site de la Chapelle Saint-Jean est riverain d’un ancien itinéraire de crête, joignant le Limousin et le Poitou. En revanche, le bourg est situé à l’écart de cette voie.Les deux sites, bien que liés l’un à l’autre, n’avaient pas la même destination…

Autour de la Chapelle Saint-Jean, les fouilles n’ont mis au jour aucun mur de l’époque gallo-romaine mais de simples trous de poteaux qui attestent l’existence de bâtiments en bois. Ceux-ci devaient abriter des activités artisanales : ateliers de fondeurs et de tisserands, comme le prouve la découverte de nombreuses scories de fer et de pesons en terre cuite de métier à tisser.… La proximité de la route Limousin-Poitou pouvait faciliter les échanges commerciaux.La monnaie la plus tardive date de 318 ou 319, elle est à l’effigie de l’empereur Constantin.Mais le véritable habitat se trouvait en contrebas, à l’écart de la voie, sur l’emplacement du bourg actuel…
A l’inverse, les vestiges gallo-romains exhumés dans le sol du bourg consistent en plusieurs murs maçonnés à la chaux. Les pierres des parements sont de petits moellons cubiques d’une quinzaine de cm de côté formant ce que les archéologues nomment le petit appareil (photo). Les murs des thermes de Chassenon (Charente) sont ainsi construits. Le site du bourg se trouve sur un replat, en contrebas de l’échine rocheuse de la chapelle Saint-Jean. Les sols enrichis par les glissements de pente sont profonds et fertiles. De surcroît, le bourg se trouve à l’écart de la voie de long parcours Limousin-Poitou. Un tel contexte correspond à l’implantation des villas, c’est-à-dire des exploitations agricoles de l’époque gallo-romaine.
Deux groupes de bâtiments, visibles sur cette vue aérienne, décrivent une courbe comme s’ils délimitaient une fortification.Or les archives mentionnent l’existence d’un fossé. Il a été possible d’en localiser la position. Divers travaux de voirie ont même permis de l’observer en coupe dans les tranchées.Le fossé délimite un enclos elliptique dont l’église est le centre. Sans doute permettait-il à la population de se réfugier en cas de danger.Le fossé existait déjà en 1271 mais, en 1751, il était comblé.Pour en savoir plus, consulter : N. RAYNAUD, « Bourg ou village ? Le cas de Bussière-Boffy », Le village des Limousins, PULIM, 2003, p. 74-89.
Au bourg, une villa gallo-romaineFouilles de Bussière-Boffy :
l’un des murs gallo-romains en petit appareil.
Le passage du Prince Noir à Bussière-Boffy, la chevauchée de 1356 de Bordeaux à Poitiers.
Le saviez-vous ? Le Prince Noir a posé sa griffe sur une pierre de l’église de Bussière-Boffy ! De quoi étonner nos amis anglais ! Mais d’où vient cetteénigmatique affirmation ? C’est Paule Lavergne, poète et romancière née à Mézières-sur-Issoire, qui a écrit cette traditionorale qu’elle avait recueillie auprès de Paul Maury. Le Prince Noir ?
Mais, qui est donc ce personnage qui a fait frissonner des générations de paysans limousins ?
voir l’article de Nicole Raynaud en cliquant ici
Le 18ème siècle
Du radeau de la Méduse… au Château de Lachenaud Curieuse association !Pourtant, le radeau de la Méduse a brisé la vie d’un habitant du château de Lachenaud…De qui s’agit-il ?Il s’agit d’Hugues Duroy de Chaumareys, commandant de la Méduse et propriétaire de ce beau château construit à la fin du XVIII° s.
Jugé seul responsable, du naufrage du navire la Méduse en 1816, en sa qualité de commandant, Chaumareys fit trois ans de prison. La littérature fait encore de lui un personnage abject en le chargeant même de ce qu’il n’a pas commis. On oublie cependant de parler de l’erreur de trajectoire de son second, Reynaud, la nuit qui précéda le drame, et de l’abandon du radeau par ce même second.
A son retour de prison, Chaumareys n’obtint jamais d’emploi ni même la moindre marque de sympathie de Louis XVIII qu’il avait pourtant servi avec dévotion.Les enfants de Bussière lui jetaient des pierres… Et trois ans après sa mort, survenue en 1841, les dettes s’accumulant, son fils Charles se suicida en apprenant la saisie du château.Pour en savoir plus, consultez : N. RAYNAUD, « Un marin limousin, Hugues Duroy de Chaumareys, commandant de la Méduse, révélé par les archives familliales inédites », Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, tome CXXXVI, 2008.
A la Chapelle Saint-Jean, un site artisanal.
Peson gallo-romain découvert au site de la Chapelle Saint-Jean.
