Et maintenant… Si vous alliez sur place ?
Vous pourriez voir l’homme et le monstre, la lutte contre le barbu impudique, le paysan et son tonneau, l’enfant à la cruche, la dame et sa jolie coiffe, le mariage, et bien d’autres scènes.Pour vous aider, vous trouverez, sur place, un panneau explicatif et vous pouvez vous procurer le Guide de visite qui vous propose une lecture et une interprétation de ces scènes. Vous pouvez aussi consulter à la BFM de Limoges l’article suivant : N.Raynaud, «La frise du portail de l’église de Bussière-Boffy», Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, t. CXVIII, 1990, p. 55-59.
Venez flâner dans les ruelles et venelles du bourg de Bussière-Boffy… Vous découvrirez les bâtisses anciennes avec leurs fenêtres à meneaux, leurs pans de bois et parfois… leurs meurtrières ! Vous pourrez aussi les découvrir de nuit, valorisées par le bel éclairage.Pour vous aider, vous trouverez un panneau explicatif apposé sur chaque maison.
Au début du XIX°s., les « blatiers » du Poitou empruntaient la voie de long parcours qui longeait la chapelle Saint-Jean, pour commercialiser leur blé. Leur passage enrichissait la commune. Il en était peut-être déjà ainsi au XV° siècle, puisque le bourg de Bussière-Boffy apparaissait alors comme un village de notables. Le bâti en témoigne : on compte une dizaine de maisons anciennes à l’aspect particulièrement cossu. Au XVIII°s., ces demeures appartenaient à un procureur fiscal, un lieutenant, un chirurgien… et de très nombreux notaires.
L’église
Pour la visite de l’intérieur de l’église, vous avez à votre disposition un autre guide intitulé : A la découverte de nos églises limousines. Il vous permettra aussi de visiter les églises suivantes : Montrol-Sénard, Mortemart, Nouic, Mézières-sur-Issoire, Gajoubert, Saint-Martial-sur-Isop, Saint-Barbant.Avec ce guide vous pourrez comprendre la symbolique chrétienne de nos petites églises rurales.Le guide A la découverte de nos églises limousines est disponible à Mortemart (Syndicat d’Initiatives), à Bellac (Office de Tourisme), à Bussière-Boffy (Antenne touristique) pour la somme de 5 €.
La frise du portail est la partie la plus remarquable de l’église de Bussière-Boffy. Le portail, de style limousin, date du XIII° siècle. Mais, curieusement, la frise est du XV° siècle. Il faut donc supposer que l’on a changé les chapiteaux qui, peut-être à la suite de la Guerre de Cent Ans, étaient abîmés. Cette frise consiste en une suite de personnages accroupis, ou à quatre pattes, qui sont représentés en pleine action. Nulle autre église ne possède un tel ensemble de sculptures de cette époque. Prenons l’exemple de l’une des scènes sculptées, sur le côté gauche.
Qui est ce malheureux personnage ?
Remarquons qu’il est vêtu d’un habit court, fortement plissé et serré à la taille, nommé jaquette. Il est coiffé d’un chapeau plat.Ces sculptures ont été datées par les spécialistes, de la fin du XV° siècle. Le personnage dévoré par le chien pourrait bien être un gentilhomme.

La fresque de la salle des chasses du château de Rochechouart (Haute-Vienne) date du début du XVI° s.Or les seigneurs de cette fresque portent les mêmes vêtements que l’homme de la frise de Bussière-Boffy. Quelle est la signification de cette scène ?Jérôme Bosch (1453-1516) est un peintre flamand contemporain de la frise du portail. Il est l’auteur du célèbre triptyque, le Jardin des délices, conservé au Musée du Prado (Madrid).Le panneau droit du triptyque représente une vision d’enfer avec une foule de démons aux formes monstrueuses qui semblent nées d’un véritable cauchemar. En examinant de près ce panneau, vous pouvez trouver une scène qui fait penser à celle de l’homme dévoré par le chien du portail de Bussière-Boffy.
Sur un disque rouge, un homme en armures est allongé sur le dos.Une meute de chiens maigres finit de le dévorer. Il ne reste plus que le buste, la tête et les deux bras ! Les bêtes ont même mangé l’armure !(Le grand visage à gauche est sans doute celui de Jérôme Bosch.) Notre gentilhomme du portail de Bussière-Boffy pourrait bien subir l’une des rudes punitions de l’enfer ! Sa vie sur terre aurait-elle été celle d’un débauché ?
Bussière Boffy était un village médiéval de notables. Le bourg de Bussière-Boffy : un bâti remarquable… les lettres du plan indiquent les maisons anciennes. Elles portent souvent le nom des familles de notables qui les possédaient au XVIII° s.A- La maison Verdilhac (XV°-XVIII° s.)B- L’ancien Presbytère (XVI° s.)C- La maison Raymond (XVI° s.)D- La maison Sanson (XVI° s.)E- La maison du Maréchal-ferrant (XV°s.)F- La maison forte de la Court (XV°s.)G- Les communs de la Court (XVIII° s.)H- La maison à l’échauguette (XV° s.)I- La maison Duval (XV°-XIX°s)J- La maison Baju (XV°s.)K- La maison Verthamon (XVII° s.)L- La maison Duclout de Grangeneuve (XVII°- XVIII° s.)
